Le silence médiatique qui accompagne la sortie de « La Cible », le nouveau livre de Marc-François Bernier, n’est pas étonnant. Ce n’est pas d’hier que la presse fuit toute discussion susceptible de remettre en cause son omnipotence. Bernier, professeur à l’Université d’Ottawa, spécialiste de la déontologie et de la sociologie du journalisme, décortique minutieusement une enquête de Radio-Canada diffusée en novembre 2013. On comprend à la lecture que le reportage et ses suites ont brisé la carrière du Dr. Alain Sirard, et vraisemblablement contribué à son suicide en 2016. Cette « contre-enquête sur la maltraitance médiatique » montre qu’un reportage, dont l’auteur explique qu’il dérogeait aux normes professionnelles, peut aisément se retrouver en ondes. Elle montre aussi les suites qu’il peut avoir sur les réseaux sociaux, les conséquences néfastes qu’il peut engendrer, et enfin, à quel point les médias refusent toute forme d’autocritique et d’imputabilité.
Chaque année, des centaines de bébés ou de jeunes enfants sont référés à la clinique socio-juridique de l’hôpital Ste-Justine, au cas où leurs problèmes de santé découleraient possiblement de maltraitance. Ils sont alors pris en charge par des spécialistes qui tentent d’y voir clair en interrogeant les parents et en menant les tests nécessaires. Les cas sont souvent complexes. Ils supposent l’intervention de plusieurs spécialités et de travailleurs sociaux. Le travail d’évaluation est collégial. Et si la maltraitance s’avère une possibilité, notamment lorsque toutes les autres causes ont été écartées comme peu plausibles, le cas doit être signalé à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), qui prend le relais et peut imposer des mesures, voire alerter la police. On applique, en somme, le principe de précaution. En 2013, près de 450 enfants ont été évalués, dont 120 devaient être hospitalisés pour des blessures importantes évoquant un possible abus physique. Dans 40 % des cas évalués, les professionnels ont jugé qu’un signalement à la DPJ n’était pas nécessaire (La Cible[1] p. 10).
En se basant sur cinq cas, le reportage braquait le projecteur sur un pédiatre, Alain Sirard, spécialiste certifié et reconnu de la maltraitance, et l’accusait, en gros, de conclure abruptement à la maltraitance, bouleversant la vie des parents et des enfants. Sirard, du jour au lendemain, s’est retrouvé cloué au pilori. Les réseaux sociaux se sont déchaînés. Quelques jours après la diffusion, le médecin a été poignardé en pleine rue. En décembre 2016, il s’est suicidé.
Ce n’était évidemment pas la première fois qu’une « enquête » journalistique ciblait une personne et la transformait en chair à canon médiatique. Il y en a eu avant, il y en a eu depuis, et il y en aura encore (et ce n’était pas le premier suicide non plus, comme Bernier le rappelle dans son introduction). Puisqu’il s’agit ici d’un médecin, j’évoquerai le cas du Dr. Albert Benhaim, victime d’un article bâclé dont la prémisse était fausse. J’ai raconté son histoire ici en 2018. Mais surtout, véritable morceau d’anthologie, je tiens à rappeler le cas de deux médecins, Martin Myers et Frans Leenen, dont la CBC a cavalièrement ruiné la carrière en 1996, apparemment sans le moindre remord. Dans ce dernier cas, les responsables ont été qualifiés par un juge de « parasites sensationnalistes ». Si cette histoire vous intéresse, je l’ai racontée ici. Et j’ai d’autres exemples en tête, anciens ou récents, qui ne proviennent pas du monde médical.
Dans l’affaire Sirard, il a été beaucoup question de la « vision en tunnel », c’est-à-dire les effets du biais de confirmation et de la perception sélective — des phénomènes cognitifs bien connus et largement documentés. En gros, « l’observateur », convaincu de posséder la vérité, ne voit que ce qu’il veut voir — c’est un problème dont nous devons tous être conscients, car personne n’en est à l’abri. Pour la journaliste de Radio-Canada, Sirard souffrait de vision en tunnel, et celle-ci, disait-elle, « est dangereuse en protection de l’enfance, selon l’avocat Jean-Pierre Ménard. Particulièrement dans les cas où l’enfant ne parle pas et où la DPJ s’appuie surtout sur l’avis des médecins ». En d’autres termes, Sirard était accusé de sauter aux conclusions, au point d’être dépeint comme une sorte de fanatique qui voyait de la maltraitance partout.
La grande ironie, ici, c’est que la journaliste et sa hiérarchie ont vraisemblablement été eux-mêmes victimes de la vision en tunnel. Bernier écrit : « On pourrait ainsi très bien soutenir que cette enquête journalistique s’est déroulée conformément aux caractéristiques de la vision en tunnel, en écartant les faits contraires à l’hypothèse de départ. En procédant non pas par élimination, comme le font les diagnostics différentiels, mais par exclusion et occultation des informations dérangeantes, un phénomène de biais cognitif ». Dans la même veine, après la diffusion du reportage, trois médecins de l’hôpital Ste-Justine ont dénoncé celui-ci en ces termes : « [L’émission] a choisi de dépeindre un tableau unidimensionnel et vindicatif à l’égard du travail des médecins qui sont tenus de signaler la situation de tout enfant lorsqu’une hypothèse sérieuse de maltraitance est soulevée. […] Nous sommes outrés par la nature biaisée de cette approche et le manque de rigueur dans ce reportage d’autant plus que la maltraitance envers les enfants est un problème de santé majeur […] ».
Et en effet, les enquêtes formelles qui ont suivi ont montré que « tous les signalements du Dr. Sirard et de la clinique socio-juridique, dénoncés collectivement par les parents du reportage [et par Radio-Canada] ont été jugés pleinement justifiés par les autorités compétentes […] Aucun reproche [adressé au Dr. Sirard] ne concerne ses actes professionnels, dont ses signalements ou ses diagnostics ». Bref, le médecin faisait son travail. Les décisions découlaient de consensus, et non de l’arbitraire d’un seul homme. Il n’y avait pas d’histoire.
Bernier cite dans son livre la Dr. Valérie Lamarre, présidente du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de l’hôpital Ste-Justine, qui s’est exprimée quelques jours après le suicide du Dr. Sirard : « […] Un médecin ne soupçonne jamais “à tort”, il soupçonne, c’est tout. L’exercice est balisé, mais périlleux, chargé d’émotions violentes. Ingrat, on pourrait dire. Les parents soupçonnés seront évidemment plus nombreux que ceux qui seront incriminés et dont l’enfant exigera des mesures de protection, mais aucun d’entre eux ne dira jamais merci. Ces dernières années, accusations, rumeurs, lourdeur des processus administratifs, pressions médiatiques et sociales auront porté ombrage au travail de notre collègue et de tous ceux qui oeuvrent dans le domaine. Nous le déplorons vivement ».
Une enquête part normalement d’une question ou d’une hypothèse. Dans ce cas-ci, par exemple : « De nombreux parents se plaignent d’avoir été soupçonnés de maltraitance et pointent du doigt un certain médecin… ont-ils raison ? » S’en suit alors une recherche de faits et de témoignages en vue « de découvrir la vérité », une vérité dont on a admis au départ qu’on ne la connaît pas, même si on a une hypothèse. Les choses sont mal engagées, cependant, lorsque « l’enquête » part d’une réponse, d’une conclusion, d’une certitude, qu’elle fait l’économie d’un point d’interrogation. Par exemple : « Selon des sources, un certain médecin voit de la maltraitance partout et bouscule les familles sans raison, nous allons exposer son cas sur la place publique ». L’enquête ne consiste pas alors à chercher « la vérité », mais à chercher des « preuves » qui soutiennent la conclusion tirée en amont.
Les enquêtes défectueuses ont des points en commun. Au départ, il faut une « cible » qui sera le méchant de l’histoire. Il peut s’agir d’une personne ou d’une institution, et en général, la cible a effectivement des choses à se reprocher. Il y a, presque toujours, quelques bribes de vérité, sur lesquelles on pourra bâtir l’histoire en exagérant leur sens, mais surtout sur lesquelles on pourra s’appuyer plus tard pour la défendre, au besoin. Bref, les cibles idéales sont vulnérables et il est facile de noircir le tableau à leur sujet. Dans le cas du Dr. Sirard, il lui sera reproché, à juste titre semble-t-il, d’avoir été abrasif ou impoli avec certains parents.
Mes propres recherches ont illustré les transgressions éthiques ou déontologiques les plus courantes : le journaliste monte en épingle les témoignages des sources qui « confirment » et au besoin leur concède un anonymat dont elles peuvent abuser (dans les pires cas, des citations et des sources sont carrément inventées) ; il « corrobore » en parlant à des sources qui sont du même avis ; il met en doute la crédibilité des sources qui s’inscrivent en faux, ou ignore tout simplement leurs témoignages, ou plus simple encore, il évite de les contacter ; il esquive les contradictions, et si comble de malheur il en découvre par accident, il s’empresse de les ignorer. Et évidemment, il y a les omissions, un enjeu majeur, extrêmement difficile à détecter pour le public : la suppression de toutes ces informations qui, si elles avaient été tenues en compte, auraient tué l’histoire, ou l’aurait considérablement modifiée, et qui donc ont été ignorées, ou jamais recherchées.
Dans « La Cible », Bernier parle d’une « démarche journalistique consacrée à des cas complexes, marquée par des inexactitudes, des omissions, un manque de corroboration et une évidente partialité envers les parents », et d’un « reportage qu’il est légitime de critiquer sur la base des règles de l’art reconnues en journalisme […] ».
Ces affaires sont intrinsèquement troublantes, mais elles comportent une autre dimension tout aussi dérangeante. À savoir que lorsque les problèmes qui entachent les reportages sont exposés sur la place publique, les médias, et donc les hiérarchies, au lieu de redresser la situation, ou du moins de se poser des questions, montent au créneau comme un seul homme pour défendre leur matériel bec et ongles. C’est la fuite en avant, voire le « cover-up ».
Faut-il craindre que cet éventuel mépris pour la vérité en cache un autre envers le public ? Après tout, outre les victimes directes, qui paient le prix fort, il faut bien constater que le citoyen est soit induit en erreur, soit traité comme étant trop simplet pour qu’on se donne le mal de creuser pour lui des vérités complexes dont on pense qu’il ne les comprendrait pas. On peut même envisager une autre hypothèse, qui est que le public ne figure tout simplement pas sur l’écran radar médiatique, sinon dans le rôle du « Useful Idiot ». La mission d’information ne serait selon cette hypothèse qu’une façade, la presse cherchant plutôt à confronter les institutions. Et tant pis pour les dommages collatéraux. Sur l’autoroute de l’information, ça roule vite. Tant pis pour ceux qui s’aventurent sur la chaussée.
Dans « La Cible », Bernier explique comment Radio-Canada s’est débattue, ombudsman en tête, et n’a jamais reculé d’un centimètre. Il faut dire que la maison s’appuie à ce titre sur une longue tradition.
Dans le dossier Myers-Leenen, la CBC a tenté de se rendre en Cour suprême, malgré des défaites cuisantes en Cour supérieure et en Cour d’appel. Mais pas question pour la société de reconnaître que le reportage de The Fifth Estate posait problème.
En 2022, la Cour d’appel du Québec a rendu un jugement unanime à l’effet qu’un reportage de l’émission Enquête de Radio-Canada avait dérogé aux normes professionnelles, diffamé un homme d’affaires et au passage induit le public en erreur. La démonstration était convaincante, il n’y a qu’à lire le jugement pour le constater (ici). Radio-Canada a néanmoins tenté — vainement — d’aller vendre sa salade en Cour suprême. L’histoire, pourtant, comportait des inexactitudes et « l’impression générale » qu’elle laissait était sans fondement. Radio-Canada, dans ce dossier, a dû verser 60 000 $ à la cible, et elle a dépensé environ 400 000 $ en frais d’avocats externes.
Quand il est question de santé, les dommages peuvent être très concrets et contraires à l’intérêt public. Une des conséquences du reportage de Radio-Canada dans l’affaire Sirard fut une diminution importante des signalements. Il en a été de même dans l’affaire Myers-Leenen. Le reportage a amené des patients à délaisser un médicament qui leur était pourtant essentiel, entraînant un risque de crise cardiaque. Et j’ai montré dans INTOX[2] comment une enquête ratée du Toronto Star (retirée de la circulation, mais pas rétractée) avait alimenté l’hésitation vaccinale.
Les contre-enquêtes exhaustives et rigoureuses, comme celle que nous offre « La Cible », lèvent le voile sur le travail journalistique, un voile qui demeure généralement très opaque, et permettent donc de constater comment les médias traitent véritablement ce bien public qu’est l’information.
Certains s’en surprendront sans doute, surtout dans les salles de nouvelles, mais il y a des médias qui n’attendent pas qu’un chercheur de l’extérieur contre-enquête pour admettre un problème et vérifier pourquoi ils ont publié quelque chose qui déroge aux normes professionnelles. Non seulement ils contre-enquêtent sur eux-mêmes, mais en plus, ils s’expliquent publiquement.
À ma connaissance, c’est le Washington Post qui a donné le ton à ce titre en 1981 avec l’affaire Janet Cooke. Affaire bien connue, que je ne relaterai pas ici, mais ce qui est moins connu à son sujet, c’est l’enquête approfondie qu’a menée l’ombudsman du journal, Bill Green, à la demande expresse du rédacteur en chef Ben Bradlee, qui a ordonné à tout le personnel de répondre aux questions de Green. L’éditeur de l’époque, Donald Graham, a déclaré : « Everybody here takes it to be our first obligation to find out everything we can about why we went wrong on this story »[3]. Le rôle de Green n’a donc pas simplement consisté à rendre publics les défauts de l’article, qui était une fabrication, mais à comprendre pourquoi il s’était retrouvé dans le journal. Il en est résulté un texte de 14 000 mots (quatre pages de l’édition du dimanche !) qui égratignait pas mal de monde dans la salle de rédaction, y compris nul autre que Bob Woodward[4]. Vous avez du temps ? vous pouvez lire ce texte ici.
En 1982, ce sont deux journalistes de TV Guide, Sally Bedell et Don Kowett, qui ont dénoncé un reportage de CBS au sujet des suites de la guerre du Vietnam. « The Uncounted Enemy: A Vietnam Deception » tenait de l’affabulation. Le vilain de service était le général William C. Westmoreland. Kowett a plus tard publié un livre de plus de 300 pages qui fait la lumière sur la tromperie. Mais CBS a aussi déclenché une enquête interne, menée par un journaliste de métier, Burton Benjamin, qui est arrivé à la même conclusion que Bedell et Kowett. D’abord gardé secret, le « rapport Benjamin » s’est transformé lui aussi en livre. En 2004, un autre reportage controversé de CBS, au sujet du passé militaire du président George W. Bush, a été épluché dans le détail, dans le cadre d’une enquête elle aussi commandée par le média.[5]
Et bien sûr, il y a eu en 2003 l’affaire Jayson Blair, au New York Times, et en 2004 l’affaire Jack Kelley, au USA Today. Toutes les deux ont fait l’objet d’enquêtes internes dont les résultats ont été publiés dans le journal (quatre pages dans le New York Times, avec mention à la une[6]). Dans le cas de Blair, comme dans celui de Cooke, le public a pu constater comment des signaux d’alarme avaient été ignorés par la hiérarchie.
À l’issue de ces affaires, nombre de journalistes ont dû démissionner ou ont été congédiés. Il y a eu des conséquences.
Le 27 juin dernier, le Atlanta Journal-Constitution publiait une « enquête[7] » qui accusait l’Université de Géorgie de se montrer complaisante envers les membres de son équipe de football lorsque ceux-ci étaient soupçonnés de méfaits à caractère sexuel, ce qui apparemment arrivait souvent. À lire l’article (« UGA football program rallies when players accused of abusing women ») on comprenait que l’institution avait développé des réflexes protecteurs et flirtait systématiquement avec le « cover-up ». Le journaliste disait avoir documenté 11 cas, ce qui permettait de laisser l’impression générale d’un « système ». Mais l’article n’en évoquait que trois, dont deux seulement où le joueur était identifié et les faits décrits avec un minimum de précision.
L’université a dénoncé une foule de problèmes dans le papier, et réclamé une rétractation complète, ce qu’elle n’a pas obtenu. Cependant, une enquête interne a révélé que l’auteur de l’article a été incapable de faire la démonstration qu’il avait bien recensé 11 cas suffisamment solides pour justifier son histoire. L’article a été substantiellement modifié, et on n’y trouve plus que… deux cas. Il est maintenant précédé d’une note qui dit : « The headline, subheadline and portions of the text of this article were changed on July 19, 2023, after the AJC determined that certain statements contained in the article when it was originally published did not meet the AJC’s editorial standards ».
L’histoire a survécu, mais en apparence seulement, puisque ce n’était plus la même (son titre est devenu : « UGA football program rallied in two incidents when players were accused of abusing women »). Dans le Washington Post, Eric Wemple a écrit : « There was no retraction, but there might as well have been—such was the gap between what the story hadpromised and what it delivered[8] ».
Ce qui est intéressant, ici, c’est ce qui est arrivé à l’auteur de l’article, Alan Judd, un vétéran qui travaillait dans ce journal depuis près de 25 ans[9]. Il a été congédié. Chez nous, il aurait peut-être été mis en nomination pour le prix Judith-Jasmin.
En 2015, le Toronto Star a publié à la une un long article sur le vaccin Gardasil. L’éditeur, quelques mois plus tard, a convenu avec moi[10] que cet article avait été un échec journalistique à tous les niveaux. Cette « enquête » a été retirée de la circulation, mais jamais rétractée de manière transparente. L’analyse de l’ombudsman a consisté à ménager la chèvre et le chou, sans aller au fond des choses. « Cover-up » ? Les médias canadiens n’ont pas parlé de cette affaire, qui a pourtant eu des répercussions internationales. Omerta ?
Venir à résipiscence n’est pas la passion prédominante de la presse, a écrit Jean-François Revel. C’est le moins qu’on puisse dire.
NOTES
Bernier explique dans « La Cible » que le Dr. Sirard a intenté une poursuite en diffamation. Mais il n’y a pas eu de procès, les parties ayant conclu une entente à l’amiable quelques jours avant qu’il débute. Les clauses sont confidentielles. « Néanmoins, Radio-Canada a retiré de son site Internet bon nombre de contenus liés à cet épisode d’Enquête, dont le reportage […]. Cela s’est fait sans tambour ni trompette, sans excuses ni explications publiques non plus » (p. 208).
L’auteur, Marc-François Bernier, mentionne dans le livre (p. 9, 207) qu’il a agi comme expert lors de la préparation du procès et qu’il a eu un accès privilégié aux milliers de pages du dossier de cour. Il précise qu’il n’a jamais rencontré ni communiqué personnellement avec le Dr. Sirard, et que son livre ne résulte pas d’une commande. Au contraire, il a été rédigé dans un contexte universitaire, avec des visées pédagogiques, analytiques et critiques.
© Michel Lemay
[1] Bernier, M.-F. La Cible, contre-enquête sur la maltraitance médiatique, Art Global, 2023.
[2] Lemay, M. INTOX, journalisme d’enquête, désinformation et « cover-up », Québec Amérique, 2022.
[3] Maraniss, D. A. Post Reporter’s Pulitzer Prize is Withdrawn, Washington Post, 16 avril 2001. Voir : https://www.washingtonpost.com/archive/1981/04/16/post-reporters-pulitzer-prize-is-withdrawn/9cf4b4dc-c9a9-438d-8fa1-c2e1cf53fcf9/
[4] Green, B. The Players: It Wasn’t a Game, Washington Post, 19 avril 1981. https://www.washingtonpost.com/archive/politics/1981/04/19/the-players-it-wasnt-a-game/545f7157-5228-47b6-8959-fcfcfa8f08eb/
[5] J’ai évoqué ces deux dossiers dans VORTEX, la vérité dans le tourbillon de l’information, 2014. Pour ce qui est du reportage sur le Vietnam, on lira avec intérêt Kowett, D. A Matter of Honor, General William C. Westmoreland Versus CBS, 1984; Adler, R. Reckless Disregard, Westmoreland v. CBS et al. Sharon v. Time, 1986; Benjamin, B. Fair Play, CBS, General Westmoreland and How a Television Documentary Went Wrong, 1988. Quant au cas de Bush, le rapport d’enquête, très exhaustif, se trouve facilement en ligne, notamment à http://www.physics.smu.edu/scalise/P3333sp13/Hoaxes/CBS_Report.pdf Dans La Connaissance inutile (Grasset et Fasquelle, 1988), Jean-François Revel explique comment les médias mis en cause par Renata Adler ont tenté d’empêcher la publication de son livre (p. 386-7).
[6] Barry, D., Barstow, D. et al. Times Reporter Who Resigned Leaves Long Trail of Deception, New York Times, 11 mai 203.
[7] Judd, A. UGA football program rallied in two incidents when players were accused of abusing women, Atlanta Journal-Constitution, 27 juin 2023.
[8] Wemple, E. Opinion: AJC report on University of Georgia football program is a big fumble, Washington Post, 21 juillet 2023.
[9] Il est permis de soupçonner que l’article de M. Judd n’était peut-être que la goutte qui a fait déborder le vase. Voir : Butt, J. Reporter investigating UGA resigned over fabrications at prior job, UGAsports.com, 16 juillet 2023.
[10] J’ai longuement disséqué cet article dans INTOX, op. cit.