Anonymous Sources Strike Again

On March 22, Global News had a scoop headlined: “Liberal MP Han Dong secretly advised Chinese diplomat in 2021 to delay freeing Two Michaels: sources.”[1] The story was based on statements from two “separate” unnamed “national security” sources. Not much was said in the piece about the sources and their motives for going public two years after the fact. Neither do we learn anything compelling about their vantage point. Key quotes are indirect and attributed to both sources. The story may be true, perhaps unimpeachable, but Dong, who has now left the Liberal caucus, says it is false, and others have raised valid questions and expressed doubts[2]. Dong’s denials duly appear in the story, and he claims that he called for the “immediate release” of the two prisoners. Dong now wants to sue Global News to “clear his name.” Are we in for another sequel in the perennial Anonymous Sources Saga?

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Après la Chine, Israël? Qui a embauché Jorge?

Il est beaucoup question ces jours-ci dans nos médias de la Chine, d’où auraient été lancées des tentatives d’influencer les élections canadiennes. Supputations, déclarations outrées, demandes de commissions d’enquête. Comme plusieurs l’on dit, que de telles opérations aient été menées, en soi, et peu importe leurs résultats éventuels, constitue une véritable source de préoccupation. Le tapage est justifié. Mais vu cette intensité de l’indignation politico-médiatique au sujet de la Chine, je m’étonne que l’on ait à peu près ignoré le cas de « Team Jorge », rendu public à la mi-février, et qui nous concerne directement.

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Conseil de presse : prochaine étape ?

Il faut s’en réjouir, la Cour supérieure a rembarré Québecor dans sa poursuite contre le Conseil de presse. Le bon sens a prévalu. L’entreprise demandait notamment que le Conseil cesse d’examiner les plaintes faites à son endroit, au prétexte qu’elle s’est retirée de l’organisme en 2008 (TVA) et en 2010 (Journal de Montréal). Le jugement conclut que « comme toute personne physique et morale, le Conseil jouit de la liberté d’expression protégée par la Charte et les décisions rendues au terme de son processus de traitement des plaintes sont le fruit de l’exercice de cette liberté » (par. 225).

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Le festival de la source anonyme

En octobre dernier, la journaliste Margaret Sullivan était l’invitée de Marie-Louise Arsenault à l’émission Dans les médias de Télé-Québec. Mme Sullivan, qui a récemment quitté le Washington Post, et qui vient de publier ses mémoires, a notamment laissé sa marque comme ombudsman au New York Times, de 2012 à 2016. Au cours de ce mandat, elle a démontré une remarquable indépendance et beaucoup d’opiniâtreté. Elle n’avait pas peur d’aller au fond des choses, de brasser la cage, d’enquêter à l’interne, de critiquer non seulement ses collègues reporteurs, mais aussi la hiérarchie, lorsque nécessaire. C’était, par moments, spectaculaire.

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Coup de Point

Et voilà. Un scandale de fabrication de plus. Et pas un petit. Après USA Today il y a quelques jours, c’est Le Point, en France, qui enfile son cilice, après avoir retiré un papier publié le 22 juin dernier. « Tout était faux » a admis le magazine[1]. « Une affaire montée de toutes pièces : fausse victime, fausses preuves, fausse adresse, faux échanges »[2]. Au moins, c’est clair. Chez le concurrent Mediapart, on n’y est pas allé avec le dos de la main morte : « Le Point [est] un journal accro aux fausses infos… Un fiasco de plus pour la direction de la rédaction, qui a une fâcheuse tendance à publier ses informations sans les vérifier »[3].

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D’une chose à l’autre: Smorgasbord estival

Deux études ont eu droit ces jours derniers à quelques lignes dans les médias, sur le sujet délicat, mais en bonne voie d’épuisement, de la confiance du public envers la presse. La première, en provenance de l’Université Laval[1], a été qualifiée de « réconfortante » par des commentateurs quelque peu jovialistes[2], impressionnés que 67 % des « adultes québécois » fassent « assez [49 %] ou totalement [18 %] confiance » aux médias. Dix jours plus tard, selon une autre étude, on apprenait que la confiance était en chute libre, étant passée à 47 % chez les francophones et à 39 % chez les anglophones[3].

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Contexte : quel avenir pour les conseils de presse ?

Je suis resté sur ma faim en lisant une entrevue avec la présidente sortante du Conseil de presse, Paule Beaugrand-Champagne[1], publiée dans la section « contexte » de La Presse. Pourtant, les temps sont durs pour les conseils de presse, ici et ailleurs, et il y a beaucoup à en dire. Les temps sont durs, en fait, pour tous ceux qui, comme Mme Beaugrand-Champagne, ont « la passion de l’information bien faite ».

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Ni faux ni vrai, bien au contraire

On le sait, on en parle à l’occasion, une bonne partie du public éprouve des doutes à l’égard de l’information que lui fournit la presse. Les médias méritent-ils notre confiance ? En d’autres termes, avons-nous raison de douter ? C’est le point de départ de mon nouveau livre, INTOX, journalisme d’enquête, désinformation et « cover-up », publié chez Québec Amérique.

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Mise à jour, ou « cover-up » ?

Couvrir les résultats financiers des entreprises à capital ouvert n’est pas tâche facile et demande beaucoup de rigueur. Les chiffres peuvent a priori sembler mauvais, mais s’ils le sont moins que prévu, ou si le problème est circonstanciel, les nouvelles peuvent en fait être bonnes, voire excellentes ; les chiffres peuvent parfois sembler bons de prime abord, mais s’ils le sont moins qu’attendu par le marché, ou si l’amélioration résulte d’un gain exceptionnel, non relié aux opérations, ils peuvent indiquer un souci, parfois important. Bref, dilettantes, s’abstenir.

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Des croûtes à manger

Le récent « rapport annuel 2021 » de La Presse n’a rien d’un rapport annuel au sens habituel du terme, et tout de la brochure publicitaire. L’essentiel du contenu, outre les prévisibles messages d’autosatisfaction de la direction, est une banale revue de l’année, une sorte de Bye Bye 2021. Les « vraies affaires », de celles qu’on trouve normalement dans un rapport annuel, brillent par leur absence. Sur le plan de la transparence et de la reddition de comptes, La Presse a encore des croûtes à manger.

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